II. CONTEXTE

Le feu crépitait, éloignant l'obscurité épaisse de la forêt tropicale. Quelques moustiques, attirés par cette source de chaleur, tournoyaient autour des sept hommes assis, certains en tailleur sur le sol, d'autres sur des morceaux de troncs à moitié pourris. Un peu à l'écart de ce groupe, trois silhouettes se détachaient à peine dans le sol boueux. Des prisonniers. Des otages. Des visages marqués par la douleur,  tâchés de sang et de saletés. Leurs gardiens, vêtus comme des sicarios, des tueurs œuvrant pour les cartels sud-américains, portaient des habits usés par une vie dans la forêt, à se cacher des forces spéciales les traquant sans relâche. Sauf que ces hommes n'appartenaient pas à ces groupes de narcos. Payés par le Département, une organisation terroriste utilisant les prises d'otages dans les zones reculées pour renflouer leurs caisses, ils devaient tout simplement livrer les trois prisonniers, tous propriétaires d'importants complexes miniers, à des coordonnées précises. Une petite clairière dans la forêt, une brèche dans la couverture de végétation recouvrant l'horizon. Rien de bien compliqué. En théorie.

Se déplaçant parmi les feuillages, des ombres semblaient glisser, ne faisant qu'un avec la nature. Trois. Quatre. Six. Huit. Formant un arc de cercle autour du campement improvisé, ces hommes, et femmes, tout de noir équipés, se coordonnaient grâce à un système ATH extrêmement futuriste. Chacun désigna une cible. Leur commandant, un solide trentenaire à la solide carrure, donna le signal. Son groupe attendit qu'il lance l'assaut. Deux brefs pfff étouffés déchirèrent l'air. Le premier mercenaire s'écroula, le torse transpercé d'une paire de trous qui déjà rougissaient. Ses compagnons connurent le même sort. SPECTRE.

Une organisation secrète, financée par de puissants mécènes et riches philanthropes. SPECTRE. Aucune existence officielle. Une base cachée là où personne ne s'y attendrait. Des membres recrutés parmi les meilleurs dans leurs domaines. Des militaires. Des médecins. Des armuriers. Tous oeuvrant dans le cadre de missions spéciales où peu de gouvernements oseraient envoyer leurs équipes. Mais SPECTRE n'existe pas. Il est invisible. Intouchable. Inavouable. Avec de multiples connexions, inimaginables. incroyablement puissantes. SPECTRE.